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Bou Saâda

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Bou SaâdaBou Saada ou Boussada (en arabe : ) (en tamazight :, est une commune de la wilaya de M’Sila, située à au sud-ouest de M’Sila et à au sud-est d’Alger. Bou Saâda est aussi surnommée « cité du bonheur », ou encore « porte du désert » étant l’oasis la plus proche du littoral algérien. Les communes d’El Hamel et de Oultem dépendent de la daïra de Bou Saâda.

Géographie

Localisation

Bou-Saâda est située au sud-ouest du Hodna dans les Hauts Plateaux, au pied des monts des Ouled Naïl de l’Atlas saharien. Elle est distante de la capitale Alger de par les gorges de Lakhdaria et de par les monts de Tablat.

Lieux-dits, quartiers et hameaux

Les quartiers de Bou-Saâda sont El Zoqm, El Aargoub, El Nakhla, El Aichacha, El Guisar, Haret Chorfa, Ramlaya, Ouled Hmaïda, Diar Jded, Lomamine, El Qaissa, la cité 19 juin, la Cadatte, Staïh, 110 (110 logement), le Plateau, l’Ouet, la Route Nationale (Tirigue Nationale), ElKoucha, Sidi Slimane, Dachra el Gueblia, El Batten, et Ghaza regroupant les nouvelles constructions d’immeubles.

Toponymie

Le nom de Bou-Sâada est composé de deux bases : la première base arabe « bou » diminutif de « abou » signifiant « père de-ou-celui », ou de manière plus simple : « un caractère surexprimé », et d’une deuxième base arabe Saada, signifiant « bonheur » ; le nom complet signifierait donc « le lieu du bonheur » ou « la cité du bonheur ».

Histoire

Préhistoire

Des gravures et dessins rupestres témoignent de la présence humaine aux temps préhistoriques : Gravures rupestres de la région de Bou Saâda.

Antiquité

Durant la période numide, cette région était un bassin naturel consacré à la chasse, on y a retrouvé quelques ruines romaines de l’époque Numide.

Moyen-Âge (647-1850)

Au , les pères fondateurs de la ville sont Slimane Ben Rabéa et Sidi Thameur Ben Ahmed El Fassi, un grand érudit, versé dans les sciences religieuses.

L’agglomération se constitue très tôt , auprès d’une palmeraie florissante arrosée par loued Boussaâda, comme étape du commerce caravanier et halte des nomades transhumants. La ville est un important centre commercial pour la laine et le mouton, dont la prospérité décline à l’époque ottomane en raison des multiples taxes annuelles imposées aux habitants.Dirigée par un cheikh, la ville est une forteresse divisée en plusieurs quartiers (

hara) communautaires, ou la vie s’organise autour de placettes (rahba), de fontaines, de mosquees et d’écoles.

Colonisation française

Le débarquement français au , oblige les Zibans à s’organiser. Il finirent par fonder la confédération des Zaatchas et mènent, en 1849, une insurrection contre les Français. Les troupes de Bou Saada furent dirigées par El Amri Ben Sheyheb, qui mourut au combat. Il est actuellement enterré à Bou Saada, dans l’ancienne mosquée d’El Nekhla, mosquée construite en 1120 par Sidi Thameur, et dont El Amri Ben Sheyheb est un descendant.

À propos de l’assaut final des troupes françaises contre les Zaatchas, Alfred Nettement note dans son ouvrage 2 : « L’opiniâtreté de la défense (de Zaatcha) avait exaspéré les zouaves. Notre victoire fut déshonorée par les excès et les crimes […] Rien ne fut sacré, ni le sexe ni l’âge. Le sang, la poudre, la fureur du combat avaient produit cette terrible et homicide ivresse devant laquelle les droits sacrés de l’humanité, la sainte pitié et les notions de la morale n’existaient plus. Il y eut des enfants dont la tête fut broyée contre la muraille devant leurs mères ; des femmes qui subirent tous les outrages avant d’obtenir la mort qu’elles demandaient à grands cris comme une grâce. Les bulletins militaires insistèrent sur l’effet que produisit, dans toutes les oasis du désert, la nouvelle de la destruction de Zaatcha, bientôt répandue de proche en proche avec toute l’horreur de ces détails. […] ».

Le tissu social et l’espace urbain de la ville de Bousaada va connaitre une restructuration majeure à l’époque coloniale française dont l’armée va investir les lieux et s’installe dans la région à partir de 1849, avec l’arrivée des troupes du capitaine Pein qui y installent une garnison malgré la seconde résistance populaire commandée par cheikh Benchabira,

Dès leur arrivée, les Français installent, sous Napoléon III, des

Bureaux Arabes (structures administratives mises en place par la France ) dans toute la ville, comme dans toutes les villes d’Algérie, afin de mettre en place une administration locale pour la gestion des affaires indigènes entre autres l’institution de l’État civil pour les habitants de la région. Des familles ont vu ainsi leurs noms ancestraux ou tribaux disparaître et être remplacés par des noms imposés par l’administration.

Un quartier européen, , se greffe au vieux ksar. Destiné à recevoir des colons, il a du mal à se peupler, et Bou Saâda est déclarée .

La ville dispose d’une zaouïa à quelques kilomètres, la zaouïa d’El Hamel, fondée vers la fin de l’époque médiévale sous le royaume Berbère des Ath Abbas (ⴰⵜ ⵄⴰⴱⴱⴰⵙ) qui recouvrait la petite Kabylie (ⴱⴳⴰⵢⴻⵜ) et la totalité des Ouled Nail (ⵉⵏⴰⵢⵍⵉⵢⴻⵏ) tout en ayant une ramification plus à l’ouest à Ouled Sidi Cheikh.

Le tourisme occupe une place centrale dans l’économie locale à l’époque coloniale. On rattache à cette fin, en 1912 la commune mixte de Bou Saâda aux territoires civils du département d’Alger. Le succès touristique est assuré grâce à la beauté des paysages et sites naturels de la région, au vieux

ksar, à la zaouïa Rahmaniya d’El Hamel, et à l’animation festive des danseuses Oulad Naïl du quartier réservé. La ville est célébrée par les voyageurs, les écrivains et les artistes européens, dont Étienne Dinet, et les guides touristiques vantent la ville de Boussaâda comme l’, l’. La ville s’équipe d’une hôtellerie de qualité et Bou Sâda est consacrée dès 1930 comme .

En 1945, la ville est frappée par une épidémie mortelle. Les frères Benlamri, (Makhloufi et El Amri), à cette époque détenteurs de la majeure partie des terres de la ville, financent l’achat de médicaments (des antidotes) afin de mettre fin à la mortalité croissante qui décimait la population locale, qui vivait d’ailleurs dans des conditions misérables. Une situation engendrée par la grande famine de 1871, lorsque les autorités coloniales françaises ont opéré les grands séquestres sur les terres appartenant aux Algériens à la suite de la révolte des Mokrani.

Guerre d’Algérie

Les évènements de la guerre d’Algérie, va aussi diviser les populations de la ville entre les partisans du Front de libération nationale et les Messalistes, fidèles du vieux chef nationaliste Messali Hadj, représenté dans la région par Mohammed Bellounis, un temps soutenu par l’armée française, puis éliminée par ses soins le 23 juillet 1958.

– : indépendance de l’Algérie (depuis 1962)

Après l’indépendance, une relance du tourisme fut tentée timidement dans les années 1970. Dans les années 1990, durant la guerre civile algerienne, les groupes armés brûlèrent le musée consacré à l’enfant chéri de Bou Saäda, le peintre Nasr Eddine Étienne Dinet.

Aujourd’hui, les habitants de la ville ont été outrés par la construction par l’État algerien d’une prison et d’une base militaire à l’entrée de la ville, préférant lui conserver sa vocation touristique. La ville possédait aussi un aéroport civil qui a été fermé et repris par l’Armée.

Affaires judiciaires

Le 9 mars 2020, le maire de la ville et son prédécesseur sont placés sous contrôle judiciaire, inculpés de plusieurs chefs d’accusation, dont .

Patrimoine culturel

Bou-Saâda abrite plusieurs monuments et sites historiques : la vieille médina, le tombeau du peintre Nasreddine Dinet, le vieux Ksar, le fort Cavaignac, le moulin Ferrero, le Souk de l’artisanat et la Zaouia d’El Hamel, des mausolées où reposent Mohammed Ben Belgacem, fondateur de la Zaouia Rahmaniya et sa fille Lalla Zineb qui dirigea la Zaouia au .

C’est dans les environs de Bousaada, en 1966 que fut tourné le seul western jamais réalisé en Algérie, Trois pistolets contre César de Enzo Peri avec Moussa Haddad comme coréalisateur.

Culture

La Robe Naili (blanche, faite de dentelles) et ornée de bijoux arabo-berbères et du collier d’encens (A’amber), porté dans toutes les régions Chaouis, jusqu’au Sud Tunisien (Tamezret, Tataouine, etc).

L’Artisanat de Bou Saada, notamment le couteau Bou Saadi, « Mouss Bou Saadi » , (Mouss en arabe signifie Couteau).

Les tatouages libyques (Berbères) de la femme Nailia.

La fantasia, ou Tafrawt (ⵜⴰⴼⵔⴰⵡⵜ) en Tamazight, une démonstration de force militaire ancestrale d’origine Libyco-Numide (berbère). Elle est aussi appelée tburida, ou la’ab el barud dans certaines régions d’Afrique du nord.

La musique Naili, où la tritonique de la musique Chaoui est présente, comme dans toutes les musiques de l’Atlas Tellien, mais qui se distingue par des rythmes plus lents.

La danse Naili.

Les femmes mettent la Bou’wina pour sortir. Un grand tissu blanc similaire au Hayek mais qui ne se porte pas avec un a’djer mais plutôt se referme jusqu’à ne laisser paraitre qu’un seul œil, d’où le nom bou’wina, dérivé de l’arabe moul Al Ayn/ (Celui avec un seul œil)).

Gastronomie

Le plat traditionnel Bou Saadi est le Zviti. Il s’agit d’une salade qui se mange chaude, à base de galette qu’on appel Lakhses, de piments verts et/ou rouges, d’ail, de tomates parfumées à la coriandre fraîche et à l’huile d’olive. Les ingrédients de cette salade sont broyés dans un récipient traditionnel en bois appelé mahrez, qui est un pilon d’environ de hauteur. Le Zviti est, par tradition, un plat familial et convivial qui se mange dans ce même pilon. L’assemblée se dispose, assise sur de petits tabourets en bois, autour du plat posé sur le sol. La Chekhchoukha est aussi un plat traditionnel Bousaadi, mets raffiné, très prisé fait à base de bouts de gallettes souple, Msemen Chouat-ftat et de sauce à base de tomates et d’oignons. Peut se déguster avec ou sans viande. La Mahdjouba, une galette fine et souple comme le Msemen mais farcie d’une préparation composée de tom…

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